Cette page traite de tout ce qui concerne le BRF
BOIS RAMEAL FRAGMENTE |
||
Conférence sur le B.R.F. (Bois Raméal Fragmenté)
Méthode Jean PAIN par M. Etienne BONVALLET, équipe Jean PAIN, lors de l’assemblée générale du 10 février 2007
à la mairie de Pers-en-Gâtinais |
||
LA BELLE HISTOIRE DE L’OR VERT
En 1965, un homme curieux de nature, doué de facultés d’adaptation et d’observation, Jean PAIN, qui élève des chèvres dans une ancienne commanderie templière située près de Villecroze, dans le Var, s’aperçoit qu’il a des besoins en litière qui lui coûtent de plus en plus cher, car les 3 hectares de terre médiocre qu’il exploite lui permettent difficilement de vivre décemment. Aussi, essaie-t-il d’utiliser les broussailles, le thym, le romarin qu’il trouve en abondance dans cette région. Il se rend bien vite compte que le compost réalisé avec cette litière, sans broyage, est intéressant. Il essaie, également, d’élever des courtilières, de cultiver du chiendent… puis il adopte la technique du compostage avec des branchages et de l’eau. Le résultat s’avère très probant. METHODE – Phase expérimentale – Application Energétique La méthode de compostage des végétaux mise au point par Jean PAIN et la « philosophie » de la reproduction systématique et artificielle de la fertilité forestière sur les sols agricoles va bientôt intéresser des chercheurs ; c’est le Professeur Gilles LEMIEUX, de l’Université de LAVAL au Canada, qui vient en France étudier la méthode de Jean PAIN et qui veut raccourcir le temps de mise à disposition du produit, en supprimant la période de fermentation. Cette pratique est simple, demande peu de financement et, pourtant, seul le hasard semble avoir initié sa découverte. Jean PAIN a reproduit, en fait, avec sa méthode, la « technique » de la forêt. De là est né le B.R.F. Après observations, le Professeur LEMIEUX et ses collègues se rendent compte qu’un fonctionnement optimal consiste à n’utiliser que des bois de moins de 7 centimètres de diamètre, et de préférence des bois blancs ne contenant pas de tannin. Au Canada, des expériences voient le jour, aussi, avec du lisier. Mais le plus gros travail reste le broyage. MODE OPERATOIRE Il faut distinguer le B.R.F. de la Méthode Jean PAIN car les deux techniques sont tout-à-fait différentes : Méthode Jean PAIN Les branchages doivent être lacérés et fragmentés dans un système de broyage afin de faciliter l’attaque de la lignine par les bactéries et les champignons. En effet, l’écorce de ces petites branches est protégée des insectes et bactéries par un germe de cuticule. Un tas de broussailles humidifiées de 1,20 mètre x 1,60 mètre dégage, au bout de 3 mois, une bonne odeur d’humus ; on peut y introduire (entre 3 et 4 mois) les tontes de pelouses. En fin de fermentation, c’est-à-dire 7 ou 8 mois, on obtient un produit qui a un pH d’environ 7 à 7,2 (dû à la fermentation aérobie du broyat) alors qu’il est environ de 5,5 au départ (acide). Il faut toujours maîtriser l’humidité pendant au moins 1 mois et procéder à un brassage à la suite. On remet ensuite le tas en forme cubique. De 85 % d’humidité au départ, on passe à 50 ou 60 % dans les mois suivants. Contraintes propres au B.R.F. Plus le diamètre de la branche est petit, meilleur sera l’effet sur le sol : tout diamètre supérieur à 7 cm est à proscrire. L’idéal est que les rameaux ou branchages soient broyés pendant la période dormante, peu avant la poussée de sève (février/début mars). Ceci parce qu’ils contiennent de la lignine en formation, plus attaquable par les champignons et les bactéries que la lignine adulte ou mûre, telle que présente dans le tronc des arbres. Ces branches contiennent une matière azotée indispensable au développement de ces bactéries et champignons. Ces branchages peuvent provenir de la taille et de l’élagage des arbres d’ornement, des arbres fruitiers, des haies, à l’exception des buis et troënes de moins de 2 ans. Jusqu’ici négligés, voire encombrants, les résidus des travaux forestiers ou d’élagage se découvrent une nouvelle noblesse et une nouvelle richesse. Dans cette méthode, il n’y a pas de mise en tas ni de compostage. Le broyat n’est jamais incorporé dans le sol, mais apporté sur le sol, à raison de 7 cm sur sol pauvre et 3 à 4 cm sur sol, dans nos régions, où la période idéale se situe au début de la culture d’été. La couverture est littéralement « digérée par le sol » naturellement, sans intervention après l’épandage. Cette couverture végétale peut avoir un effet désherbant et limite les arrosages, d’où son grand intérêt dans les régions ou sévit la sécheresse car l’arrosage lessive les sols. Sur le plan pratique, on ne bute plus les pommes de terre ni les haricots. La sciure peut être utilisée, à condition qu’elle soit fraîche. Il faut, également, utiliser des bois sains (ex. ne pas broyer des branches d’oliviers atteints de la fumagine ou attaqués par des parasites ou champignons). En revanche, le compostage en phase chaude (70 à 80° C) a permis de résoudre la maladie de l’orme. La sciure et les copeaux de bois traités, les bois secs et morts sont interdits. Dans la production de « plaquettes » pour le chauffage, on utilise n’importe quel type de bois. QUALITES – PERFORMANCES DU COMPOST Jean PAIN Produit 100 % végétal, naturel Expériences spectaculaires et applications diverses – En TUNISIE, pour la fixation des dunes de sable, avec du compost issu d’eucalyptus MATERIEL La méthode de broyage la plus appropriée est la méthode du « chipping » (de broyat, en anglais) qui ne consiste pas en un défibrage du bois, qui serait une entrave à l’absorption de l’eau par le bois, mais en une coupe de la fibre, à un angle d’environ 30° avec des fibres de 3 à 4 mm d’épaisseur et d’environ 1 cm². Il est préférable, en effet, d’obtenir un fragment long et mince plutôt que court et épais. Lors du choix du matériel de broyage, qu’il soit de petite ou de grande taille, il est important de respecter la granulométrie appropriée avant le début du compostage. M. Etienne BONVALLET peut nous fournir toute la documentation sur les techniques et le matériel : EN CONCLUSION Pour Jean PAIN (décédé, mais son épouse poursuit son œuvre) « la forêt peut devenir la providence de l’homme du XXIe siècle« . L’enjeu est évidemment de taille pour la France, mais aussi pour tous les pays qui souffrent de sécheresse. La forêt française représente un appoint énergétique dont le biologiste Robert du PONTAVICE chiffre le potentiel à 20 millions de tonnes d’équivalent pétrole (T.E.P.) Et le cycle se reproduit indéfiniment puisque la broussaille se renouvelle tous les 7 ans. Un système original dans lequel on peut voir une réponse, non négligeable, au problème mondial posé par la pénurie d’eau et de carburants, en préservant les richesses naturelles. Il faut, malheureusement, rappeler qu’en Afrique, la pratique du brûlis subsiste et qu’elle est la principale cause de déforestation, alors qu’il existe des techniques simples, respectueuses de l’environnement. |